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AIDER UN AGORAPHOBE

Comment aider efficacement votre partenaire agoraphobe?

L'attitude générale visée est de redonner à la personne agoraphobe le retour à son autonomie. Bien souvent et cela sans que ceci paraisse, la personne agoraphobe est devenue dépendante de son partenaire. Au début, la personne agoraphobe comptait sur la présence du partenaire pour aller faire le marché, pour sortir au restaurant, à l'église, etc., finalement le partenaire a développé une dépendance pour toutes sorties à l'extérieur de la maison.

Aussi, lorsque vous faites le magasinage à la place de votre partenaire agoraphobe parce qu'il (elle) a peur de le faire, ceci vient renforcer son comportement, d'évitement (favorise donc davantage la peur). Pour être vraiment utile, il faut trouver des moyens d'aider la personne à faire elle-même des efforts pour sortir de la maison, et cela même si les changements s'opèrent lentement.

Dans son vécu, la personne agoraphobe connaît beaucoup de frustration et d'insatisfaction (car elle ne peut pas faire comme les autres). Il pourrait alors être facile d'être impatient(e) si les changements ne se produisent pas assez rapidement voire même si il y a une rechute. Pourtant, c'est justement dans ces moments que votre partenaire aura le plus besoin de votre appui et de votre compréhension. Par ailleurs, ceci ne signifie pas de discuter des heures et des heures sur les réactions désagréables qu'éprouvent les agoraphobes, car si c'est le cas, on risque de maintenir un sentiment de victime ("pourquoi moi") et entre temps on ne fait rien pour changer la situation actuelle. Il faut se rappeler qu'il est plus important de féliciter votre partenaire pour ses efforts. Il ne suffit pas de parler des exercices à accomplir mais, de faire ces exercices le plus souvent possible.
Encourager l'agoraphobe

Pour prendre l'habitude de s'exercer régulièrement ou bien pour ne pas arrêter les exercices, le plus important pour l'agoraphobe est l'encouragement constant qu'il (elle) reçoit des autres, spécialement des membres de sa famille ou de ses amis (es). Pour comprendre cela, souvenez-vous que les exercices peuvent rendre anxieux à certains moments. La plupart du temps quand un agoraphobe fait des exercices, ceux-ci ont des effets déplaisants ou même décourageants. Il est alors évident qu'il (elle) peut penser: "ça ne vaut pas la peine d'essayer" et cesser de s'exercer. Si cela arrive, la bataille est perdue.

Pour briser ce cercle vicieux, vous devez vous organiser pour que les efforts nécessaires à la pratique soient encouragés et récompensés. De cette façon, vous permettez que l'individu associe des réactions plaisantes au nouveau comportement. Cela s'appelle le renforcement.

N'oubliez pas de demander à chaque jour comment se sont passés les exercices. Critiquer le peu de progrès n'aide pas à votre partenaire. Toutefois, il est important de donner des encouragements sincères pour les efforts fournis. Parlez régulièrement des progrès et faites des suggestions pour contourner les difficultés.

Vous pouvez donner à d'autres personnes des informations sur le problème. Plus il y aura d'aide, mieux ce sera. Souvenez-vous (et informez les autres) que si vous croyez aider votre partenaire en faisant les choses difficiles à sa place, vous vous trompez. Il faut plutôt l'encourager à pratiquer de nouveaux comportements de façon autonome.

Faites-vous un point d'honneur de lui donner un petit cadeau (ce n'est pas nécessaire qu'il soit dispendieux) chaque fois qu'il (elle) a franchi une étape importante. Si vous avez déjà l'habitude de donner des cadeaux à certaines occasions, vous devriez maintenant le faire seulement quand votre conjoint(e) a montré des progrès dans sa pratique.
Comment collaborer avec votre partenaire pour surmonter un problème

Votre partenaire à déjà des objectifs cibles à atteindre. Chacun de ces objectifs est divisé en étape, partant du plus facile au plus difficile. C'est durant l'exposition à ces étapes que votre aide se révèlera très utile, une participation active pourrait alors être envisagée de votre part. Vos commentaires à ce moment pourront amener plus de précision dans le choix et la démarche à effectuer. Toutefois, il faut se rappeler que c'est à votre partenaire de choisir lui-même (elle-même) les comportements cibles à changer.

Par ailleurs, vous pouvez aussi choisir ensemble une cible de changements de comportement à atteindre. Ce choix ne doit pas être trop facile (ex: votre partenaire le fait déjà aisément) ni trop difficile (ex: votre partenaire se sent trop anxieux pour y faire face présentement). Une fois que vous êtes d'accord sur une cible, vous commencez à travailler ensemble pour finalement amener votre partenaire à le réussir seul.

Il est recommandé de vous informer des exercices effectués par votre partenaire et surtout n'oubliez pas de lui montrer votre appréciation pour les efforts fournis.
Tenir son journal de bord ainsi que ses feuilles de changements comportementaux à date.

Afin de vous tenir au courant des exercices d'expositions de votre partenaire, il serait important que vous consultiez son journal de bord ainsi que sa feuille d'objectif de changement comportemental. Par exemple, si votre partenaire a choisi comme cible la marche, il est bon de s'intéresser à la distance ou aux endroits parcourus à chaque promenade. Vos commentaires positifs et votre support sont très appréciés et favorisent plus rapidement l'autonomie de votre partenaire.

Il peut arriver que les changements soient lents ou inconstants, il faut alors éviter l'attitude facile qui est de se plaindre ou devenir intolérant. Pour votre partenaire, faire face à ces situations c'est aussi apprendre à éliminer ses sentiments désagréables qui maintiennent le problème d'agoraphobie. Il est important de se rappeler que les états de tension ou sensations varient de jour en jour.

Ne prêtez pas attention aux échecs mais encouragez votre partenaire à faire de nouveaux efforts en changeant légèrement la façon de s'y prendre. Enfin, il faut se rappeler une fois de plus que de féliciter votre partenaire soit parce qu'il (elle) n'abandonne pas en dépit de ses états d'angoisse désagréables ou soit parce que votre partenaire a réussi à accomplir une activité qu'il (elle) ne faisait pas auparavant, entraîne une motivation forte à recouvrer son autonomie. Il y a toujours place pour une pensée positive d'encouragement lorsqu'on n'y regarde de près.
Comment réagir si mon(ma) partenaire panique

Il est bon de mentionner au préalable les "dix conseils en cas de panique". Mais supposons que vous sortez ensemble. Tout à coup, votre partenaire est envahi de sentiments étranges, il (elle) a peur. Ne retournez pas immédiatement à la maison. essayez de trouver un endroit pour prendre un peu de repos; assoyez-vous quelque part, faites quelque chose qui l'aidera à rester à l'endroit (ou tout près) où les sentiments ont débuté. Ne vous attardez pas exagérément sur les sentiments de votre partenaire. Discuter longuement de la gravité des sentiments de panique ne ferait que les aggraver. Essayez de trouver un autre sujet de discussion jusqu'à ce que vous jugiez que votre partenaire se sente mieux. Basez votre jugement sur son apparence et son comportement.

Après un certain temps ces sentiments de peur diminueront. Même si à ce moment vous pourriez retourner à la maison, il serait préférable de refaire l'exercice encore un peu. Heureusement, après que l'état de panique ait fait place au calme, il est fort probable qu'il ne reviendra pas avant un bon moment. Vous pouvez vous baser sur ce fait pour encourager votre partenaire à aller un peu plus loin.

La règle d'or est la suivante: "Évitez de quitter une situation avant que les sentiments de peur ne se soient atténués dans cette situation".

Il peut parfois être impossible de demeurer à un endroit assez longtemps pour que la peur diminue complètement. Si votre partenaire panique quand il (elle) est seul(e) à un endroit, vous pouvez contourner le problème en lui demandant de retourner au même endroit avec vous et ce, le plus tôt possible. Si vous étiez ensemble au moment de la panique, vous devez vous organiser pour retourner à cet endroit le plus tôt possible. Si ce n'est pas possible d'y retourner dans un bref délai, vous pourriez constater une détérioration, en ce sens qu'il sera plus difficile pour la personne de reprendre cet item ( ou des items semblables) la prochaine fois.

Si cela arrive, ne vous en faites pas. Revenez à un item un peu moins difficile, qui permettra à votre partenaire de continuer à s'exercer. Le terrain perdu sera vite retrouvé si vous faites cela sans délai.

Il est rare que la personne fasse plus d'un pas en arrière dans un même item. Si cela se produit, c'est que l'item est plus difficile que vous le pensiez. Il serait préférable alors de passer aux autres items et de laisser tomber celui-là (pour y revenir plus tard).

Essayez autant que possible de ne plus faire apporter à la maison des choses que votre partenaire peut aller chercher à l'extérieur. Reportez à plus tard les achats (sauf les plus essentiels) jusqu'à ce que vous puissiez organiser une sortie au magasin et les faire. Ces sorties feront partie des exercices. Ce sera utile à la fois parce que vous renforcerez les exercices réussis et, parce que vous aurez trouvé des raisons valables pour faire des exercices.
Autres suggestions

Chaque fois que vous pensez à acheter quelque chose (même à bas prix) dont votre partenaire a besoin ou quelque chose pour la famille, essayez de le faire à un moment qui correspond au progrès de votre partenaire. Pour vous aider, vous pouvez compter un point à chaque fois qu'il (elle) a réussi à faire un nouvel exercice et acheter ce que vous vouliez uniquement quand un certain nombre de points aura été atteint -pas avant- (il est bon de vous entendre au préalable avec votre partenaire sur ce nombre de points à atteindre).

Outre les cadeaux (objets achetés) votre partenaire pourrait peut-être préférer gagner des congés de tâches quotidiennes ou utiliser ces points pour "réserver" votre temps et vous demander de faire quelque chose pour lui (elle).

Plusieurs agoraphobes sont des femmes (il y a évidemment des hommes aussi), qui demeurent à la maison et n'ont pas de travail à l'extérieur. Dans ce cas, le fait de trouver un travail régulier à l'extérieur de la maison peut être une des meilleures façons de progresser. Ce serait peut-être une bonne idée de trouver un travail rémunérer, le supplément d'argent pourrait servir comme revenu d'appoint.

S'il n'est pas possible de trouver un travail rémunéré, il serait bon de penser à une forme de bénévolat ou à toute autre activité comme des groupes sociaux, des associations, des cours du soir, etc. Il peut être tout aussi valable de visiter des amis(es). Ces activités impliquent des exercices puisque la personne doit se rendre à certains endroits et rencontrer des gens; elles peuvent donc aider l'agoraphobe. De plus, elles peuvent être en elles-mêmes une source de satisfaction. Habituellement, ce n'est pas une bonne idée d'attendre que votre partenaire se sente mieux avant qu'il (elle) se trouve une occupation quelconque à l'extérieur. Le plus tôt sera le mieux.

Vous pouvez penser à d'autres manières d'encourager votre partenaire à faire des exercices. Mais, quelle que soit la manière utilisée, si vous voulez réussir, il faut employer une forme de renforcement.

Finalement, il faut se rappeler que l'essentiel de la démarche d'encouragement doit favoriser chez la personne agoraphobe, l'exposition d'une façon la plus assidue possible. Plus la personne agoraphobe s'expose à ses peurs, plus celle-ci réussira à les vaincre lui permettant ainsi de retrouver sa qualité de vie, son autonomie. Le remède ainsi que la prévention de toute phobie résident dans l'exposition régulière.

 

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